Friday, January 12, 2018

Le roi Michel de Roumanie

De Andrew Stallybrass

Le roi Michel de Roumanie est mort le 5 décembre, à l’âge de 96 ans. Après avoir passé une bonne partie de sa vie en exil, la plupart du temps en Suisse, il a eu droit à des obsèques nationales auxquelles ont assisté plusieurs représentants des familles royales de toute l’Europe, notamment le roi de Suède, l’ancien roi d’Espagne, Juan Carlos, et le prince Charles.

 

 

On se souvient du roi Michel notamment pour son coup d’État du mois d’août 1944, suite auquel la Roumanie déclara la guerre à l’Allemagne nazie et sa loyauté aux Alliés lors de la Seconde Guerre mondiale. Selon certains historiens contemporains, la destitution du dictateur fasciste Atonescu permit de réduire la durée de la guerre de trois à six mois. À la fin de la guerre, le roi fut décoré par l’Union soviétique et par les États-Unis, avant d’être forcé à abdiquer par les communistes. Sa mère, la reine Hélène, est honorée à Yad Vashem, le mémorial aux victimes de l’Holocauste situé à Jérusalem, comme  « Juste parmi les Nations » pour avoir sauvé des Juifs pendant la guerre.

 

 

La Roumanie a souvent été un cas particulier dans la famille des nations. Aujourd’hui, c’est une république, mais une république qui a reconnu le roi Michel comme ancien chef d’État et qui lui a donné une pension. D’anciennes propriétés royales ont été restituées à la famille. En 2011, à l’occasion de son 90ème  anniversaire, il prononça un discours devant les deux chambres du parlement roumain. Un sondage réalisé en janvier 2012 le nommait le personnage public le plus digne de confiance de Roumanie, loin devant les leaders politiques. En octobre de la même année, une place de Bucarest fut renommée en son honneur, à l’occasion de son 91ème anniversaire. Son épouse, la reine Anne de Bourbon-Parme, est décédée en 2016, à l’âge de 92 ans. Ils étaient tombés amoureux à Londres en 1946, lors du mariage d’une de ses cousines, la future reine Elizabeth II du Royaume-Uni, avec le prince Philippe de Grèce. Ils ont eu cinq filles.

 

 

Les liens de la famille royale roumaine avec le Réarmement moral datent de bien avant la guerre, lorsque Frank Buchman rencontra la grand-mère du roi Michel, la reine Marie, à Bucarest. Le roi Michel lui-même a déclaré : « Ce dont je me souviens très bien du côté humain de Frank est lié à ma propre expérience, après notre rencontre  en 1955. À la tristesse et à la peine d’avoir perdu mon pays, s’était ajoutée une amertume profonde due à un sentiment de non-appartenance. Suite à notre rencontre, j’ai senti qu’un poids énorme avait été enlevé de mon esprit et de mon âme. J’ai réalisé qu’aucun problème n’était trop grand ni trop petit pour lui. Le plus grand ou le plus petit problème dans la vie de quelqu’un d’autre recevait la même attention de sa part. » Le roi et la reine Anne, ainsi que leurs filles, se rendirent ensuite fréquemment à Caux depuis leur lieu de résidence près de Genève, et participèrent à diverses activités du Réarmement moral lorsque Buchman était encore en vie, ainsi qu’après sa mort.                                                                             

La reine Anne se sentait plus à l’aise en donnant un coup de main dans la cuisine de Caux que dans les réunions, comme en témoignent des histoires amusantes racontant le choc des personnes présentes lorsque celles-ci découvrirent avec qui elles étaient en train de cuisiner.  

 

Photos

En haut: Le roi Michel et la reine Anne accueillent le Dalai Lama à Caux, 1996 © CAUX-IofC

Texte, en haut: La famille royale de Roumanie, 1958 © CAUX-IofC

Texte centre: Carte à Frank Buchman de la part de la famille royale. La photo de la famille royale et la carte se trouvent d'habitude dans la salle 415 du Caux Palace, également connue sous le nom "Le salon de Frank Buchman"  © CAUX-IofC

Texte en bas: A Caux © CAUX-IofC