Tuesday, December 3, 2013

Consolidation de la paix dans la région des Grands Lacs Africains

Initiatives et Changement Grands Lacs Africains (I&C GLA) poursuit son programme Paix et Bonne Gouvernance dans la région des Grands Lacs africains. En collaboration avec I&C Burundi Tugendereubuntu (I&C BUR), dans le cadre du projet de Consolidation de la paix au Burundi (CPB), il cherche à promouvoir un dialogue inclusif entre toutes les composantes politiques et à favoriser un processus électoral apaisé qui conduira aux élections de 2015.

En RDC, il collabore avec un réseau d’organisations de la société civile pour établir un dialogue intercommunautaire de réconciliation au Nord et au Sud-Kivu et pour sensibiliser les mouvements armés à la résolution pacifique des conflits.

Au niveau régional, il travaille à la réconciliation régionale par la construction de relations de confiance entre les élites dirigeantes du Burundi, de la RDC et du Rwanda.

Le dialogue entre la majorité et l’opposition au Burundi

Depuis les élections de 2010, les tensions ont été assez fortes sur la scène politique burundaise au point qu’une dizaine de dirigeants ont pris le chemin de l’exil. I&C GLA a œuvré sans relâche pour que le dialogue se renoue avec les autorités en place. C’est ainsi qu’un séminaire de formation au leadership a été organisé dans le centre d’Initiatives et Changement à Caux, en Suisse, fin mai début juin 2012. Cette rencontre a rassemblé la plupart des dirigeants en exil, des représentants de la majorité présidentielle, de l’opposition vivant à l’intérieur du pays et des confessions religieuses.

Ce séminaire a été suivi par quatre ateliers au Burundi dont deux organisés par I&C BUR, le 3ème par le Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB) et  le 4ème par le Ministère de l’Intérieur en collaboration avec le BNUB. Ces rencontres ont permis de rétablir le dialogue politique qui faisait défaut depuis les élections communales de 2010.

De la rencontre organisée en avril 2013 par le BNUB une feuille de route a été élaborée, en partie sur les conclusions du séminaire de Caux, pour baliser les préparatifs des élections de 2015.

La rencontre de Kayanza organisée en mai par le Ministère de l’Intérieur a permis aux acteurs politiques de trouver un consensus sur le projet de réforme du code électoral présenté par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Le Ministère de l’Intérieur a mis en place un comité composé de membres de la majorité et de l’opposition chargé d’harmoniser les conclusions de ce quatrième atelier.

Aujourd’hui, la plupart des dirigeants politiques en exil sont rentrés au pays et pourront ainsi faire campagne pour les élections de 2015. Ce retour dans le jeu institutionnel est un gage par rapport au risque de résurgence de la lutte armée. Si les élections de 2015 se passent dans de bonnes conditions, on peut espérer que le Burundi pourra marquer un pas significatif vers la stabilité politique.

Le partenariat avec I&C-Burundi se poursuit, notamment pour promouvoir le dialogue au sein de plusieurs partis politiques où les tensions et les rivalités pénalisent le rôle qu’ils peuvent jouer pour permettre un fonctionnement démocratique normal.

Par ailleurs, les actes de violence perpétrés par les jeunesses partisanes a connu une recrudescence depuis quelques mois. Un atelier de sensibilisation à la tolérance a réuni une cinquantaine de responsables politiques en vue de conjurer ce phénomène. D’autres activités d’accompagnement du processus de consolidation de la paix au Burundi sont prévues.

Deux ateliers sur le dialogue intercommunautaire dans le Kivu en RDC

L’instabilité dans l’Est de la RDC constitue une source d’insécurité pour toute la région. On redoute en particulier un transfert insidieux des conflits d’un pays vers un autre, les tensions sociales et économiques pouvant avoir un impact non négligeable et remettre en question les progrès accomplis ces dernières années vers la paix au Burundi. Seule une approche régionale de consolidation de la paix permettra de stabiliser chaque pays de la sous-région et la meilleure façon d’y parvenir passe par la mobilisation des communautés de base.

En mai et juin dernier, deux ateliers ont été organisés à Goma et Bukavu (Est de la RDC) qui ont réuni chacun une trentaine de personnalités parmi lesquelles des représentants de la société civile, des administrateurs de territoire, des parlementaires provinciaux, des chefs traditionnels ainsi que des responsables religieux.

Ces ateliers ont permis aux participants d’identifier les conflits majeurs qui entretiennent l’instabilité et l’insécurité dans l’Est de la RDC. Il s’agit notamment de la présence d’une multitude de groupes armés congolais ou étrangers, de l’intolérance intercommunautaire et des conflits sur la propriété des terres.

Des comités de suivi ont été mis en place pour promouvoir le dialogue intercommunautaires et pour sensibiliser les mouvements rebelles aux vertus des processus de paix comme mécanismes pour stabiliser la région.

La réconciliation régionale

Les conflits ont fragilisé les relations entre les dirigeants du Burundi, de la RDC et du Rwanda. Cela affecte la coopération entre eux et nuit au développement économique et social. I&C GLA travaille à recréer des relations de confiance entre ces dirigeants, profitant pour cela de son réseau de contacts au sein des élites de ces trois pays.  

Ce programme est financé par le Département Fédéral des Affaires étrangères suisse (DFAE). Les deux ateliers du Kivu ont été financés par deux fondations suisses, Pro Victimis et le Fonds Mécénat SIG.

Frédéric Chavanne, novembre 2013